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La coop de Fermont

Jean-Michel Courville

L’épicerie fondée en 1978 se nomme la Coopérative des consommateurs de Fermont. Comme son nom l’indique, elle est une épicerie coopérative, les résidents qui le désirent peuvent donc en devenir membre. Dans le même ordre d’idée, les coopératives du Nunavik sont très importantes pour les communautés de ce territoire du Nord-du-Québec, elles possèdent une riche histoire de collaboration inter-communauté (1). L’arrivée de l’épicerie au sein de la ville minière était très importante puisqu’elle permettait aux résidents de la ville un approvisionnement en aliments leur évitant de devoir aller à Labrador City pour aller acheter une simple pinte de lait, comme me faisait part Francine Marcoux, résidente de Fermont depuis plus de 30 ans. L’emplacement de la Coop est également fortement stratégique puisqu’elle se trouve dans le centre commercial du fameux mur de Fermont.

 

En 2016, avec le départ de plusieurs résidents dû aux difficultés du marché du fer, on a vu le nombre d’habitants descendre d’environ 4000 à environ 3000. Cette baisse démographique a entraîné des difficultés financières qui ont provoqué un déficit de 200 000 dollars et qui ont obligé la direction à réduire les heures d’ouverture de l’épicerie (2).

Le propriétaire a récemment changé, provoquant un changement dans la gestion de la Coop en misant sur une baisse du prix général des produits grâce à une augmentation importante du volume de produits achetés. Cela semble avoir plutôt bien fonctionné puisque les prix des produits avoisinent ceux de Montréal qui est situé bien loin de cette ville minière de la Côte-Nord.

L'épicerie coop

©Jean-Michel Courville, Fermont, 2018

L'intérieur de l'épicerie

©Jean-Michel Courville, Fermont, 2018

L’épicerie, comme toute entreprise de vente au détail, est fortement dépendante de l’employabilité des jeunes. Il faut savoir qu’à Fermont, puisqu’il n’y a pas d’école secondaire technique, de CEGEP (3) et d’université, un grand pourcentage des jeunes quittent pour poursuivre leurs études, ce qui restreint les entreprises dans leur bassin d’employabilité potentielle. De ce fait, l’épicerie va élargir son choix d’employés en descendant l’âge minimum pour travailler à 14 ans, contrairement à Montréal par exemple, où l’âge est plutôt de 16 ans.

 

En plus de ce problème de l’âge des employés s’ajoute celui de la disponibilité des employés, en effet, les résidents de Fermont sont rares, lorsqu’on réside à Fermont, c’est parce qu’on y travaille, si on se trouve sans emploi on va généralement quitter la ville, principalement si on travaille pour la mine qui assure la majorité des logis des habitants de Fermont. Ajouté à cela, il y a aussi le fait que le salaire lié aux emplois du domaine du service à la clientèle est parmi les plus bas (4), ce qui réduit certainement l’intérêt à pratiquer ce type de travail.

Entrée intérieure de l'épicerie

©Jean-Michel Courville, Fermont, 2018

Références

  1. Fédération des Coopératives du Nouveau-Québec. (2018). Accueil

  2. ICI Radio-Canada (2016), Baisse des ventes : la seule épicerie de Fermont réduit ses heures d'ouverture, 08/04/2018

  3. Objectif Nord, Organisation sociale et économique de Fermont

  4. idem

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