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Paysage du Nord

Jacob Ethier

Le texte qui suit sera un poème descriptif d’un voyage dans le Nord québécois par un étudiant s’inventant poète d’un jour en attendant son avion en retard de trois heures à l’aéroport de Kuujjuaq. Dans l’ambiance très active de la seule salle d’attente du petit aéroport, il voit une opportunité de se poser un moment et de s’imprégner du lieu afin de pouvoir écrire. Du moins, c’est ce que WikiHow lui propose de faire pour écrire un poème. Il observe alors les gens dans l’attente. Certains sont solitaires et calmes, d’autres font la course un peu partout en criant et en riant. La majorité de la population du bâtiment (80 personnes) grignote et boit du Gatorade. Tout le monde s’observe. Il y a un petit magasin de touristes où la plupart des objets et de la nourriture sont trop dispendieux pour être tentants. Ce non-lieu effacé de culture est rempli de moments longs, de rencontres et de retrouvailles et met un point final à l’épopée de 10 jours que l’étudiant et ses compatriotes ont vécu. Il se remémore le voyage et pense au paysage, cette notion malléable aux frontières floues, qui fut traversé, mais plus ou moins vécu. Le temps a joué un rôle important au sein du voyage par son manque et sa manière un peu injuste de s’écouler rapidement sans laisser aucune chance de le rattraper. Le temps et le paysage du Nord semblent être un peu la même chose. Un phénomène sans frontière ni repère qui coule dans un flot continu et indomptable. Comment appréhender le paysage? Avec un pas de recul, le poète repense à ses déplacements et à la manière dont le paysage, au fil des trains, des autobus et des avions, a changé subtilement. Un petit peu moins d’arbres en montant, toujours autant de lacs, des populations autochtones semblables et très différentes à la fois. L’immensité de la nature abondante et sans fin lui pose un grand souci afin de parler du thème choisi pour le poème. Son être trop restreint ne peut saisir l’immensité, mais il semble qu’au travers de ses rencontres avec des Innus, et des Inuits, certains le peuvent. Cette tâche n’est alors pas la sienne, mais bien la leur d’écrire des mots sur ce paysage.

 

Titre du poème : Une bande du sud traversant une partie d’un paysage plus au nord.

La croix de Kuujjuaq

©Jacob Ethier, 2018

Une femme à Fermont

©Patrick Evans, 2018

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